Quand faut-il renoncer à une sortie d'entraînement ?

Lorsque tu suis un plan d'entraînement, une chose importante est d'écouter son corps. Fatigué ? Manque de motivation ? C'est souvent difficile de le discerner. Il y a 2 moments où on peut être amené à dire stop: 1. Au milieu de la séance. 2. Avant une séance.

Quand faut-il renoncer à une sortie d'entraînement ?
Photo by Tim De Pauw / Unsplash

Quand tu suis un plan d'entraînement, une des choses les plus importantes pour progresser efficacement est de savoir être à l'écoute de son corps.

Mais la réalité, c'est que les imprévus du quotidien viennent souvent chambouler même les plans les mieux ficelés.

Peut-être que tu as mal dormi. Que tu as eu une urgence au travail. Ou encore, on t'a demandé quelque chose à la dernière minute qui a fini par faire dérailler toute ta journée planifiée au millimètre.

On a tous des périodes durant lesquelles notre corps nous envoie des signaux comme quoi la charge de travail est trop importante.

Et il faut être capable de les reconnaître pour ajuster son entraînement.

En fait, il y a 2 moments où il faut savoir dire stop :

  1. Au milieu de la séance.
  2. Avant une séance.

Dire stop au milieu d'une séance (sans culpabiliser)

Une séance par intervalle n'est efficace seulement si tu peux maintenir l'intensité prescrite durant toute la durée définie.

Certaines séances de mes plans sont difficiles (comme la 15x1 min VO2max) et on peut être tentés d'abandonner au milieu.

Mais avant d'abandonner ta séance, lis au moins la suite :

Quelle est ma règle pour abandonner une séance en cours de route ?

  1. L'échauffement, c'est non négociable. Même si tu as envie de rentrer direct, fais-le. Souvent, c'est là que le corps se réveille.
  2. Les 2 premiers intervalles, tu les fais. Point. Même si c'est moche, même si tu traînes. Après, on verra.
  3. Tu n'arrives pas à tenir 85% de la puissance prévue ? Pas de panique. Double ton temps de récup et retente. Des fois, c'est juste ça qu'il fallait.
  4. Le 3ème intervalle ne passe toujours pas ? OK, là ton corps a parlé. Rentre tranquille en endurance, sans culpabiliser. T'as essayé, t'as testé, ce n'était pas le jour. Next.

Avant une séance : "J'ai pas envie" vs "Je suis vraiment cuit"

Attention, gros dilemme du cycliste moderne...

Combien de fois, je me suis dit "pfff, 4x12 minutes au seuil après cette journée de merde au boulot ?"

Et devine quoi ? J'y vais quand même.

Pourquoi je me force ?

Juste parce que je sais un truc : dans 99% des cas, après 30 minutes sur le vélo, je me sens 10 fois mieux qu'avant de partir.

On ne peut pas être motivé pour chaque séance.

Cependant, sur le long terme, ce sont la discipline et la régularité qui font la différence.

Le secret consiste à savoir si tu as besoin d'un coup de pied aux fesses pour te motiver ou d'un jour de repos supplémentaire pour pouvoir effectuer ta prochaine séance dans de bonnes dispositions.

Mon process anti-flemme simple et efficace

  1. J'y vais, même si j'ai la motivation d'une huître.
  2. Je teste avec mes 2-3 premiers intervalles (cf. la méthode au-dessus).
  3. Je fais le point :
    • Ça passe et je me sens mieux ? C'était juste la flemme, je continue.
    • Sinon, si mes jambes n'ont pas digéré les premiers intervalles, j'en déduis que je suis certainement trop fatigué pour effectuer les intervalles restants correctement. Le mieux est alors de rentrer chez soi et de finir la sortie en zone endurance.

La spécificité de la fin de saison : quand la motivation s'effrite

La fin de saison, c'est un moment particulier.

Après 9 mois à suivre ton plan comme un bon soldat, c'est normal que ton cerveau commence à saturer. Et je vais te dire : c'est pas grave. C'est même sain.

Les signaux d'alerte du burn-out de fin de saison

En fin de saison, les signaux sont différents de la fatigue physique classique :

  • Tu procrastines avant chaque sortie alors que tu es normalement ponctuel.
  • Tu regardes ton compteur toutes les 2 minutes en espérant que la séance passe plus vite.
  • Tu négocies mentalement avec toi-même pour réduire le nombre d'intervalles.
  • Tu commences à chercher des excuses même quand la météo est parfaite.

Si tu coches au moins 3 cases, c'est que ton mental a besoin d'une pause.

La stratégie des "séances joker" de fin de saison

Voici une méthode pour gérer cette période délicate sans compromettre ta progression :

1. Les séances "freestyle"
Une fois par semaine, oublie ta séance structurée par une sortie libre. Pas de compteur de puissance, pas de zones, juste toi et ton vélo. Va où tu veux, roule comme tu le sens. Souvent, tu finiras par faire naturellement des efforts similaires à ce qui était prévu, mais sans la pression mentale.

2. La règle du 70%
En fin de saison, si tu sens que la motivation flanche vraiment, applique la règle du 70% : fais 70% du volume prévu, mais garde 100% de l'intensité sur les intervalles que tu fais. Mieux vaut 3 intervalles bien faits que 5 bâclés.

3. Change ton vélo
Non, je ne t'ai pas dit d'acheter un nouveau vélo. Sors ton VTT, ton gravel ou même des chaussures de course à pied. Ton système cardiovasculaire continue de travailler, mais ton cerveau respire.

L'importance de finir sur une note positive

La fin de saison, c'est aussi la préparation mentale de la suivante. Si tu termines écœuré du vélo, tu auras du mal à te remotiver en janvier.

Mon conseil : mieux vaut terminer la saison avec l'envie d'en faire plus plutôt qu'en étant dégoûté d'avoir trop forcé.

Planifie ta dernière "vraie" séance difficile 3 semaines avant la fin officielle de ta saison. Les 3 dernières semaines, roule au feeling, fais-toi plaisir, explore, retrouve pourquoi tu as commencé le vélo.

Le mot de la fin

Renoncer à une séance n'est pas un échec. C'est parfois la décision la plus intelligente pour ta progression à long terme.

La vraie force, c'est de savoir différencier :

  • La flemme passagère (où il faut se botter les fesses)
  • La fatigue physique réelle (où il faut adapter)
  • L'épuisement mental de fin de saison (où il faut accepter de lever le pied)

Rappelle-toi : tu ne prépares pas le Tour de France. Le vélo doit rester un plaisir, même quand on s'entraîne sérieusement.

Et si tu dois retenir une seule chose de cet article : en cas de doute, va quand même t'échauffer et fais les 2 premiers intervalles. Dans 98% des cas, tu finiras ta séance.