S'entraîner même en étant malade ? Voici les règles.

S'entraîner même en étant malade ? Voici les règles.
Photo by Nik Shuliahin / Unsplash

L'exercice de façon modérée à de nombreux bénéfices notamment la stimulation de notre système immunitaire.

Cependant lorsqu'on augmente son volume et/ou l'intensité de son entraînement, on peut obtenir l'effet inverse.

Diminuer l'efficacité de notre système immunitaire et être plus à risque aux maladies.

En tant que cyclistes, nous avons tendance à penser que nous sommes durs au mal, que nous pouvons endurer facilement la difficulté et la souffrance.

Et qu'en fait, pour nous, le plus important est de faire cette séance d'entraînement quoi qu'il en coûte, même malade.

Mais cela pourrait être une très, très mauvaise idée.

Et causer plus de mal que de sauter une sortie et se reposer.

Voici pourquoi.

Il y a différentes infections respiratoires du rhume, à la bronchite jusqu'à la pneumonie.

Toute infection même la plus bénigne va faire travailler ton corps pour la combattre.

Il s'agit donc d'un stress physiologique additionnel.

Ainsi, si tu essaies de t'entraîner malgré cela, tu vas générer du stress et de la fatigue supplémentaire, épuiser davantage ton organisme et prendre le risque d'aggraver la maladie.

Ce qui se passe.

Lorsque notre système immunitaire détecte un agent extérieur, il réagit en essayant de produire une protéine inflammatoire appelée cytokine.

La présence de cette protéine dans une proportion trop importante peut endommager les tissus respiratoires et amplifier l'impact de la maladie.

On peut alors aboutir à des surinfections des bronches et des poumons avec une évolution vers une pneumonie, mononucléose et ainsi de suite.

Rouler quand même ou non ?

Quelle que soit la maladie, il est toujours préférable de se mettre immédiatement au repos complet pour un ou deux jours minimum.

Objectif : donner à notre système immunitaire toutes les capacités pour lutter contre l'infection dès que possible, tuer dans l'œuf la maladie et ainsi récupérer rapidement sa santé et toutes ses capacités.

Il est fort probable qu'avec cette approche, en moins d'une semaine, tu seras de nouveau en pleine forme et tu pourras reprendre un entraînement complet et efficace.

Dans le cas contraire, en allant quand même s'entraîner, tu risques au mieux de faire traîner ta maladie en longueur tout en t'entraînant à 50% de tes moyens (sans oublier le risque d'aggravation).

Il est aussi important de se rappeler qu'il n'est pas possible de construire ta forme avec un corps malade.

C'est durant la récupération que le corps s'adapte et progresse.

Sauf qu'en cas d'infection, l'organisme est déjà occupé à mobiliser des ressources pour combattre la maladie.

Cependant, je connais la musique.

Je sais que pour la plupart d'entre vous vont ignorer mes conseils et se demander s'il n'est tout de même pas envisageable d'aller rouler.

Pour les irréductibles qui veulent quand même savoir s'ils peuvent s'entraîner ou non.

La règle d'or est la suivante.

  • Si les symptômes sont au niveau de la tête comme un nez congestionné ou un léger mal de gorge, on peut éventuellement rouler, mais toujours en faisant preuve de discernement.

Ça sera une sortie très très facile en zone 1 et 2 (récupération active et endurance).

Il ne faut absolument rien d'intense qui pourrait augmenter ton niveau de fatigue.

  • Si les symptômes sont au-dessous de la tête comme une toux ou des problèmes d'estomac, dans ce cas, c'est non au risque d'aggraver l'infection et d'impacter négativement tes plans d'entraînement et le futur de ta saison.

Comment retrouver la forme ?

On le sait tous.

La grande crainte chez les cyclistes qui ont dû mettre en pause leur entraînement est de perdre leur niveau.

L'erreur fréquente est alors d'essayer de rattraper le temps perdu.

Voici une crainte bien souvent injustifiée comme je l'ai expliqué dans cet article.

Vouloir rattraper le temps perdu est le "meilleur" moyen d'en perdre davantage.

Et d'arriver au surentraînement.

Qui dit surentraînement, dit fatigue généralisée, dit diminution des défenses immunitaires, dit nouvelle période de maladie.

C'est le cercle vicieux.

Il faut donc accepter que les entraînements manqués soient perdus.

Si seulement quelques jours de repos ont été nécessaires (max 4 jours), on peut reprendre le plan d'entraînement tel quel.

Sinon des ajustements sont indispensables :

  1. Supprimer les séances à haute intensité,
  2. Les remplacer par des séances plus en endurance,
  3. Augmenter progressivement la difficulté.

C'est à ce moment-là que le recours à un coach peut s'avérer utile, car il peut te guider dans le processus consistant à mélanger intelligemment les entraînements que tu as manqués avec des nouvelles séances de remise en forme tout en essayant de tenir tes objectifs.

Conclusion

Aucun d'entre nous n'aime tomber malade.

Revenir d'une période d'inactivité forcée, craindre d'avoir perdu son niveau et tenir ses objectifs est toujours un défi.

Mais écouter son corps et préférer rester au repos complet quelques jours dès les premiers symptômes est souvent la décision la plus intelligente.

Si cette période de maladie est gérée correctement, l'impact sur les performances ne sera que minime et tu n'auras pas à abandonner l'espoir d'être au top pour tes objectifs de la saison.